Gaudron veut faire bosser les aulnaysiens le dimanche !
Saviez-vous que Gérard Gaudron, sans doute les plus célèbre chômeur de France depuis l'affaire des Assedic, est un fervent partisan du travail du dimanche. Il revient à la charge en anonçant hier sur sin blog que "Les communes de l'unité urbaine de Paris, qui couvre Paris et une partie de l'Ile-de-France, vont pouvoir procéder à l'ouverture dominicale, l'arrêté venat d'être signé par le Préfet de Paris et de la de la Région d'Ile-de-France. Les 40 communes de la Seine-Saint-Denis pourront aussi pratiquer l'ouverture dominicale".
Il est fait partie de ce quarteron de députés réactionnaires et rétrogrades menés par Richard Mallié qui sont à l'origine de cette loi. Ils sont à l'origine de la loi qu'ils sollicitent par un courier en date du 12 juin 2008 adressé au premier ministre François Fillon.
Vous ne connaissez sans doute pas Richard Mallié. Sachez que ce député UMP est élu dans la 10e circonscription des Bouches du Rhône. C'est sur cette même circonscription que se trouve la zone commerciale Plan de Campagne.
Entre Aix-en-Provence et Marseille, Plan-de-Campagne s’enorgueillit d’être la plus grande zone commerciale d’Europe. Depuis quarante ans, à coups d’arrêtés préfectoraux, certaines enseignes du centre ont été autorisées - à titre dérogatoire - à ouvrir le dimanche. Peu à peu, cette zone, qui compte 1 100 salariés ce jour-là, s’est muée en symbole de la lutte contre le travail dominical. Quand en janvier 2008, le tribunal administratif de Marseille a annuler 133 arrétés préfectoraux autorisant des magasins de la zone commerciale de Plan-de-Campagne à ouvrir le dimanche, le député des Bouches-du-Rhône, Richard Mallié a pris sa plume et proposé une loi. Pour monsieur Maillié défenseur des fraudeurs, l'important était de changer la loi à tout prix.
Ni une, ni deux, ils pondent une proposition de loi sur le travail du dimanche destinée aux salariés volontaires (défense de rire !).
Lors du débat, Monsieur Gérard gaudron était un des plus fervents défenseur de la loi avec des arguments qui tiendraient du grand comique si la vie de famille de centaines de milliers de foyers français n'était pas en jeu.
Exemples d'interventions de monsieur Gaudron lors de la scéance du 8 juillet 2009.
l "Au-delà des considérations politiques et religieuses, c’est une question de réalisme qui se pose à nous, et non – comme certains voudraient nous le faire croire – une simple question de chiffre d’affaires." : monsieur Gaudron voudrait nous faire croire qu'il agit par pur altruisme et non pour servir le dogme ultra-libéral de toujours faire gagner plus d'argent aux grandes enseignes de la distribution. Un tel détachement des considérations matérielles est touchant. En réalité, "les considérations politiques et religieuses" c'est la loi du 13 juillet 1906 votée par une chambre de gauche anticléricale, dans un contexte où 45% des employés avaient une espérance de vie inférieure à 40 ans. Cette législation sur le repos des salariés allie équilibre, réalisme, pondération, stabilité.
l "Réalisme juridique d’abord : chacun convient qu’il faut toiletter notre législation dans ce domaine, puisqu’on trouve tout et son contraire sur le terrain." : le réalisme juridique consiste en fait à blanchir ceux qui violent depuis des années le code du travail. Pourquoi ne pas aussi légaliser le travail au noir, la violence routière ou le trafic de stupéfiants sous prétexte de réalisme juridique ?
l "Réalisme économique ensuite : des ouvertures de commerce le dimanche sont intéressantes, car ce dispositif permettra en effet de travailler à près de 15 000 salariés volontaires, et à des étudiants." : il est évident que le pouvoir d'achat des ménages français est en pleine croissance en cette période de récession économique ! Quant à l'argument du volontariat, il est plus que risible. Ce sera en fait le volontariat des travailleurs pauvres obligés de travailler le dimanche pour avoir un salaire décent à la fin du mois. Quant aux candidats à l'emploi, on peut douter que les réfractaires au travail du dimanche soient prioritaires dans les embauches !
l "Cette proposition de loi a fait l’objet d’un long travail en amont, et les positions des uns et des autres ont été entendues. Il s’agit donc d’un texte équilibré qui rappelle en premier lieu le principe du repos dominical : on ne le répétera jamais assez." : monsieur Gaudron veut par la loi réaffirmer le principe du repos dominical tout en faisant travailler plus de travailleurs le dimanche ! Mais, il n'en est pas à une contradiction près. Quant au travail en amont et la considération des différentes positions, on sait que cela se résume à l'unique point de vue de lobbyistes rétrogrades.
l "Certains ont cru bon d’agiter le chiffon rouge en ce qui concerne les zones touristiques et thermales, en mélangeant volontairement les dispositions du code du tourisme et du code du travail. Il n’y a que 500 communes touristiques et 30 zones touristiques en France. Notre proposition de loi ne va donc pas étendre indéfiniment ces notions pour remettre en cause le droit du travail. Pour éviter tout malentendu, il faudra figer les zones touristiques concernées par les dérogations." : certes au titre du code du travail mais on peut aussi considérer le code du tourisme. En France, on dénombre 3 500 communes touristiques, au sens du Code du Tourisme. Selon la définition de l’INSEE, « une zone touristique est une aire géographique attractive pour le développement du tourisme, reconnue pour la richesse de son environnement et de son patrimoine. »
l "Par ailleurs, précisons, encore une fois, que le travail du dimanche repose sur le volontariat et que ceux qui accepteront de travailler le dimanche dans les grandes agglomérations concernées par le texte verront leur rémunération doubler et obtiendront un repos compensateur." : faire croire que les salariés travaillant dans les "périmètres d’usage de consommation exceptionnel" (PUCE) pour les unités urbaines de plus d’un million
d’habitants auront de tels avantages est une tromperie car ces contreparties sont essentiellement subordonnées à un accord d'entreprise proposé par l'employeur. La réalité de l'entreprise est que hiérarchiquement l'employeur décide, les employés obtempèrent. Monsieur Gaudron devrait savoir que la cogestion cela n'existe pas en France !
Au dela du dogmatisme de monsieur Gaudron et de ses amis, il y a le réalisme des acteurs économiques tel que Jean-Christophe Niclot du Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise : "Cela constituerait une rupture de l’égalité entre les petits commerces et les grandes surfaces, créerait une concurrence déloyale et contribuerait à accentuer une déréglementation. En tant que commerçant, je ne crois pas qu’ouvrir mes deux magasins le dimanche me rapporterait quelque chose puisque le pouvoir d’achat de mes clients potentiels n’aura pas augmenté.
De plus, et cela m’agace profondément, ce débat est paradoxal. Le plus souvent, ceux qui voudraient que les magasins soient ouverts le dimanche ne souhaitent pas eux-mêmes travailler ce jour là.
Je ne pense pas que travailler le dimanche serait une liberté et rendrait service aux consommateurs. Nous risquons en effet d’arriver à des journées entières passées dans des galeries marchandes au détriment d’autres activités. Je ne suis pas certain que cette demande vienne des consommateurs, elle émane plutôt du patronat de la grande distribution. En ce qui me concerne, pas un seul de mes salariés ne souhaite travailler le dimanche ; tous veulent pouvoir se retrouver en famille ou avec des amis un jour de la semaine. Pour ma part, je suis partisan d’un libéralisme contrôlé".
Monsieur Gaudron devra rendre des comptes aux commerçants aulnaysiens et expliquer pourquoi il a favorisé une loi qui ne bénéficie qu'à de grandes enseignes telles qu'Ikea, Conforama, Leroy-Merlin, Castorama, Jardiland, Décathlon, Family Village, Go Sports, Gemo, King Jouets, Planet Saturn ou Usine Center.
Au niveau local, Gérard Gaudron favorise un modèle économique écologiquement éculé fondé sur le mythe de la consommation sans fin.
Cette loi qui favorise les grands groupes de la distribution sera plus que nuisible pour les commerces de notre ville que ce soit dans le nord de la ville, au Vieux Pays ou au Centre-Gare. Alors que la logique serait de plutôt soutenir ces petits commerçants qui créent une offre commerciale de proximité diversifiée et permettent de structurer socialement et économiquement la ville, monsieur Gaudron ouvre un peu plus la porte à ce système qui n'a cessé depuis de nombreuses années de détruire des milliers d'emplois.
Plus que jamais, nous devons nous unir pour empêcher cela et sanctionner monsieur Gaudron.
Et penser à la vie de famille sacagée des travailleurs du dimanche : aujourd'hui, c'est eux, demain ce sera vous.